jeudi 4 février 2010

Mali-Burkina Faso : LA FRONTIèRE ENTIèREMENT Matérialisée| L’ESSOR : Quotidien National d’Information du Mali

Mali-Burkina Faso : LA FRONTIèRE ENTIèREMENT Matérialisée L’ESSOR : Quotidien National d’Information du Mali
La délimitation n’est nullement destinée à séparer les deux peuples, mais plutôt à garantir la paix et la sécurité et à renforcer la coopération
lundi 1er février 2010, par Souleymane Doumbia
L’évènement est historique : le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné et son homologue du Burkina Faso, Clément Pengwondé Sawadogo ont co-présidé vendredi dernier, la cérémonie officielle de la fin des travaux de bornage de la frontière entre les deux pays. La cérémonie s’est déroulée à Hèrèmakono, un village de la commune de Finkolo (cercle de Sikasso). C’était en présence de représentants de la Commission de l’Union africaine, de députés de la Cedeao (Communauté économique de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest), de la coordinatrice du Projet frontière germano-africain auprès de l’Union africaine, Christiane Gilbert et des gouverneurs des régions frontières. Dans un bel élan d’unité, les populations vivant de part et d’autre de la frontière se sont fortement mobilisés pour l’événement. La cérémonie a été particulièrement colorée avec les chants et danses que les deux pays frères partagent. Le balafon était évidemment en vedette. Le bornage de la frontière Mali-Burkina Faso avait débuté en 1990 et s’est achevé en décembre dernier. Les frontières sont indispensables à la paix et à la sécurité. Là où elles sont fermement acceptées, elles permettent de tisser des relations pacifiques et profitables entre voisins et favorisent la croissance socio-économique. Mais là où elles sont controversées, les conflits surgissent, détruisant des vies et ravageant les pays. C’est évidemment, conscients de cette réalité que les chefs d’États africains ont adopté un certain nombre de mesures, afin de veiller à ce que les frontières protègent les citoyens et favorisent le développement. En effet, au lendemain des indépendances, les États africains se sont conformés aux frontières héritées de la colonisation au moyen de la charte de l’OUA (l’ancêtre de l’actuelle Union africaine). Cependant, il faut reconnaître cette entente n’a jamais été totalement respectée. Par la suite, le pays africains ont signé un mémorandum d’accord lors de la conférence sur la sécurité, la stabilité, le développement et la coopération en Afrique. On était en 2002. Le document stipule que toutes les frontières intra-africaines doivent être délimitées et démarquées d’ici à l’horizon 2012, afin de renforcer les relations pacifiques et de coopération entre les États. Après deux malheureux conflits armés, le processus de délimitation entre le Mali et le Burkina Faso avait donc débuté dans les années 90. Et début 2008, 900 kilomètres de frontière sur les 1 300 avaient été démarqués. Une page de l’histoire est définitivement tournée. Mais la matérialisation de la frontière n’est nullement destinée à séparer les deux peuples unis par la géographie, l’histoire et la culture. Elle vise plutôt à garantir la paix et la sécurité et à renforcer la coopération, a précisé Clément P. Sawadogo. La frontière a été entièrement délimitée par 1071 bornes. En posant la première de la dernière borne vendredi, les deux ministres en charge de l’administration territoriale ont mis fin à 19 ans de travaux effectués dans la plus grande symbiose par les techniciens burkinabe et maliens. Après donc la frontière entre notre pays et Algérie, celle avec le Burkina Faso vient d’être matérialisée. Cet acquis important traduit la clairvoyance de deux chefs d’État, résolument engagés pour l’intégration sous-régionale et africaine, a relevé le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné. Il va favoriser l’exercice d’une véritable politique de bon voisinage (qui a toujours existé) dans une perspective d’intégration sous-régionale et régionale.

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